Le portail d'information sur les sourds et langue des signes
Winter Slide Festival Sourdline
Winter Slide Festival Sourdline
WinterSlide_SourdsNet
WinterSlide_SourdsNet
previous arrow
next arrow

Féminicide de Dreux : « Elle m’avait dit que son mari la surveillait et rôdait par ici »

Après la découverte du corps de Cagla et de ses deux enfants jeudi à Dreux (Eure-et-Loir), les amis et les habitants du quartier sont sidérés. Le principal suspect, mari et père des victimes, était toujours en fuite ce vendredi soir.

Rue Hoche, à Dreux (Eure-et-Loir), vendredi 26 mai, 14h20. Le quartier résidentiel des Rochelles est redevenu calme. Au numéro 68 A, un pull Mickey et des pantalons sèchent sur ce qui ressemble à un balcon en construction, une Golf noire avec siège bébé est garée devant la maison. Une scène banale de la vie quotidienne. Ce qui l’est moins, c’est le scellé de la justice posé sur le portail et la porte d’entrée avec la mention « meurtre ». Une femme et ses deux enfants, une adolescente de 13 ans et un petit garçon de 18 mois, ont été retrouvés morts ici, jeudi matin, vers 10 heures. Le bébé a été découvert dans la même pièce que sa mère et l’adolescente dans sa propre chambre. Toutes les victimes ont été poignardées.

L’homme suspecté des crimes, Yuksel Kuvett, était toujours recherché ce vendredi soir. Mari et père des victimes, il exerçait le métier de plombier. Il serait également malentendant et développerait des tendances suicidaires. Le couple, d’origine turque, était séparé. L’ancien conjoint avait été condamné le 3 septembre 2021 lors d’une audience de comparution immédiate pour des violences sur sa femme et sa fille. Il avait écopé d’une peine d’un an de prison, dont quatre mois avec sursis probatoire de deux ans.

« On n’avait jamais rien vu d’aussi grave depuis qu’on habite ici »

Édith et Jean-Claude habitent juste en face de la maison du drame. La vue du linge qui flotte dans le vent leur glace le sang. « On est complètement anéantis. On n’a rien pu faire ! On est bouleversés. Même si on les connaissait peu car ils sont très discrets, une femme et deux enfants tués, c’est atroce. Ça fait longtemps qu’on n’avait pas vu le monsieur. Quand il bricolait dans sa maison, on l’entendait crier. On connaissait un peu mieux l’adolescente, on se disait bonjour et au revoir cordialement », poursuit la retraitée.

« La jeune fille était scolarisée au collège Saint-Pierre-Saint-Paul. Notre chien a aboyé vers minuit la nuit où ça s’est passé, mais ce n’était pas à cause du drame. Je me suis levée, car on s’est fait voler un vélo il y a quelque temps. Mais c’est tout, on n’avait jamais rien vu d’aussi grave depuis qu’on habite ici. »

La jeune mère de famille, prénommée Cagla, ouvrière dans une usine non loin de Houdan (Yvelines), s’était de nouveau présentée le 9 mai dernier au commissariat de police de Dreux pour y déposer plainte après la découverte une semaine plus tôt d’un traceur GPS sous sa voiture. Une balise qu’elle a remise aux enquêteurs en accusant son ex-conjoint. Convoquée dans le cadre de cette enquête le lundi 22 mai pour un complément d’audition, elle ne s’était pas présentée. Lui devait être convoqué le 2 juin.

« Elle était comme notre fille »

Mehmet, Turc lui aussi, est un ami de la famille. « J’ai pris le café avec Cagla, la maman, samedi dernier. Je l’ai aidée à réparer son câble de tondeuse. » Il est choqué. « Elle était comme notre fille », soupire ce père de famille. « Quand j’ai vu les pompiers arriver, j’ai tout de suite compris. Elle m’avait dit que son mari la surveillait et rôdait par ici. Séparés depuis un an, il ne devait pas l’approcher. Elle avait peur. »

Il montre la voiture de marque allemande garée devant la maison : « C’est moi qui suis allé lui acheter l’année dernière, en juillet, en Allemagne. On est partis en Turquie aussi ensemble. C’était une bonne amie d’une de mes filles. » Mehmet ne dira plus rien.

Des « signes » que le suspect est « vivant »

Après avoir commis ses crimes puis de s’être enfui, le suspect, qui se rendait de temps en temps à la mosquée, a laissé un long mot sur Internet, dans un français approximatif, déclarant son amour à sa fille Selina. Il y accuse également son ex-conjointe de l’avoir trompé et explique que le bébé, Ata, n’est pas le sien. Comme si ces éventuelles raisons pouvaient justifier des meurtres.

Choqués par les macabres découvertes et la fuite du suspect, les gens du quartier parlent, parfois sans savoir. « Il paraît qu’on a retrouvé le corps du tueur dans une voiture », entend-on plusieurs fois. Une information immédiatement démentie par le procureur de la République et le commissaire divisionnaire de Dreux, Francis Vincenti. « Il n’est pas loin, explique le haut gradé. Il ne partira pas en cavale. Il va finir par se rendre », avance-t-il. Même si tous craignent qu’il ne se suicide, « on a des signes qu’il est vivant ».

Devant les grilles du pavillon, Florence et Brigitte attachent trois roses blanches. La première est présidente de l’association drouaise Derrière les murs, la seconde, vice-présidente. « On vient en aide aux victimes de violences conjugales. On se bat corps et âme pour toutes ces femmes victimes de violences. Les féminicides, ce n’est plus possible… » Le procureur, Frédéric Chevallier, a annoncé que les trois corps seront autopsiés en début de semaine prochaine.

Lire aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ads Blocker Image Powered by Code Help Pro

Bloqueur de publicités détecté !!!

Nous avons détecté que vous utilisez des extensions pour bloquer les publicités. Veuillez nous soutenir en désactivant ce bloqueur de publicités.

Powered By
100% Free SEO Tools - Tool Kits PRO