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Massy : le combat de ces mamans pour offrir une scolarisation adaptée à leurs enfants sourds

La ville accueille depuis 2008 une école bilingue en langue des signes. Cette année, quatre élèves y sont scolarisés. Mais les moyens humains pour les encadrer ne sont pas au niveau pour assurer de bonnes conditions d’apprentissage.

« Leur classe, ce n’est pas une garderie, peste Lisse. Nos enfants sont tout aussi capables que les autres. Il n’y a que leurs oreilles qui ne fonctionnent pas. » Cette mère de famille a son fils sourd de 5 ans scolarisé au sein de l’école bilingue LSF (langue des signes française) Émilie de Châtelet, à Massy (Essonne). Mais, contrairement à tous les autres élèves de l’établissement, il n’a pu faire sa rentrée scolaire que le 16 septembre et ce après une longue bataille administrative menée par sa mère.

« Pour qu’il soit accepté dans cette classe, nous avions besoin de la notification de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Nous avons déposé le dossier en mai. Normalement, il faut compter un délai de deux mois. Là nous n’avons eu un retour qu’à la mi-septembre, raconte-t-elle. En attendant, cela a été très difficile pour lui. Il ne comprenait pas pourquoi tous les autres enfants étaient à l’école, et pas lui. »

«La maîtresse est géniale, mais il y a un trop gros écart de niveau entre les enfants»

Mais une fois sa classe enfin intégrée, nouvelle déception. Une seule enseignante est présente pour faire cours à trois élèves de maternelle et un d’élémentaire. « Nous avons eu le même problème l’année dernière », indique Morgane. Sa fille de 4 ans est scolarisée dans la même classe.

« La maîtresse est géniale, mais il y a un trop gros écart de niveau entre les enfants, elle ne peut pas tout faire, poursuit-elle. L’idéal serait d’avoir un professeur en plus. Et une AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap) spécialisée en LSF. Ce n’est pas faute d’en formuler systématiquement la demande. L’année dernière, on avait réussi à en obtenir une en février. Mais cette année, elle s’occupe des collégiens. La langue des signes est une langue à part. Nos enfants ont le droit de suivre leur scolarité. »+

Contacté, le rectorat indique que le recrutement d’une AESH, disposant d’une compétence spécifique en langue des signes est en cours depuis la rentrée scolaire. « Cette personne devrait prendre ses fonctions dans les prochaines semaines, nous assure-t-on. Une seconde enseignante, stagiaire, va être affectée à cette classe, auprès de l’enseignante titulaire. »

Un « sentiment d’injustice » déplore l’association Les Yeux pour entendre

Cette école, qui a pour but d’inclure les enfants sourds en milieu scolaire ordinaire, a vu le jour en 2008 à l’initiative de l’association Les Yeux pour entendre. Cette dernière vient d’adresser un courrier au rectorat pour faire part de son « sentiment d’injustice » face à cette situation.

« C’est tous les ans la même problématique. Lors d’une réunion avec la MDPH, on nous a expliqué que leur logiciel ne reconnaissait pas le système du pôle d’enseignement pour les jeunes sourds (PEJS). Tout doit être entré manuellement, relate Julien Compan, ancien président de l’association, désormais conseiller municipal. Les dossiers prennent du retard, les délais se rallongent, et des familles se retrouvent démunies car sans ces notifications, pas de scolarisation, pas de transports ni de tarifs de cantine conventionnés. »

L’absence de l’enseignante aurait retardé la rentrée

Selon le département, plusieurs facteurs expliquent cette rentrée décalée dont la découverte tardive en avril du nouveau dispositif PEJS qui a compliqué le traitement des dossiers. « Jusqu’à l’année dernière, il n’y avait pas besoin de notification de la part de la MDPH pour les élèves du niveau primaire », informe-t-on.

Une difficulté de traitement renforcée par le fait que la liste de noms de famille ne correspondait pas forcément à celle des enfants. « Malgré l’absence de notification de la MDPH, ils auraient pu faire leur rentrée dans les temps car la régularisation administrative aurait été faite grâce aux liens existants entre la MDPH et l’Éducation nationale, certifie le conseil départemental. Ils n’ont pas pu être accueillis dès la rentrée car l’enseignante était absente. »

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