Au lycée des Cordeliers d’Arcis-sur-Aube, on apprend la langue des signes
Depuis quelques années déjà, l’enseignement de la langue des signes est présent dans le cursus des élèves de seconde, volontaires pour apprendre à signer.
La direction du lycée des Cordeliers d’Arcis-sur-Aube est fière de l’engouement que connaissent, cette année encore, les cours de langue des signes française (LSF). Chaque jeudi matin, de 10 h 30 à 12 h 30, on entend les mouches voler pendant le cours d’Irina El Khatib, professeur de LSF et sourde de naissance.
Entre les rires étouffés de ses douze élèves en Bac Pro Sapat (Services aux personnes et aux territoires) qui tentent de se faire comprendre, les jeunes filles grimacent, parlent avec leurs mains et leurs bras, s’expriment à travers leur regard, le visage protégé par une visière. Au placard la timidité !
« Les expressions du visage sont très importantes pour communiquer »
Décrire les formes, les couleurs, raconter une histoire… Le cours dispensé par la professeur ne s’embarrasse pas de longs discours. Ici, pas de bavardage : on s’exprime avec les mains et les yeux. Au programme jeudi dernier : apprendre à signer des questions : « pourquoi, comment, qui, quelle heure est-il ? »…
Des points pour le bac
« Les expressions du visage sont très importantes pour communiquer », souligne Mme Françoise, professeur d’éducation socioculturelle et également formée à la LSF, qui, pour sa part, initie l’ensemble des élèves, de la 4e à la terminale.
En effet, les lycéens se destinent à des carrières où ils fréquenteront tous types de public : personnes âgées, handicapées, jeunes enfants… Certains ont aussi tout simplement envie d’aller vers l’autre sans blocage par rapport au handicap. Ce sera en tout cas une langue supplémentaire à mentionner sur leur curriculum vitae avec l’ouverture d’esprit que toute langue apporte.
Cet enseignement, s’il est sur la base du volontariat, sera tout de même évalué en contrôle en cours de formation (CCF) et pourra leur faire gagner quelques points au bac.