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Sourds et apprentis sauveteurs

Ils sont sourds ou malentendants, aveugles ou malvoyants, et tiennent plus que tout à apprendre les gestes qui sauvent, au même titre que tout le monde. Deux formations adaptées à ce public spécifique ont été mises en place, cette semaine.

 

Deux formations aux premiers secours PSC1 (prévention et secours civiques de niveau 1) étaient programmées, cette semaine, au siège d’Harmonie Mutuelle, à Guipavas. L’une a concerné des sourds et de malentendants, et l’autre, des aveugles et des malvoyants. Un programme tout à fait identique à celui de la formation « classique » ouverte aux personnes sans déficience, mais sur deux jours et avec deux formateurs. Et un stage sanctionné par le même diplôme officiel.

 

En présence d’interprètes LSF
Ce mercredi, c’est le deuxième jour de la première session. Le groupe est constitué de neuf personnes sourdes ou malentendantes. Deux interprètes professionnelles et une étudiante en stage de master se relaient pour assurer la traduction en langue des signes française (LSF), et une boucle magnétique permet aux malentendants appareillés de comprendre ce qui se dit. D’autres personnes lisent sur les lèvres de leur interlocuteur.

Massage cardiaque sur une victime de tout âge
Après les plaies, blessures et brûlures étudiées la veille, la matinée est consacrée au massage cardiaque. En explicitant les différences selon qu’on a affaire à une victime adulte, jeune enfant ou nourrisson. L’après-midi sera réservé à l’usage du défibrillateur. Les « victimes », aujourd’hui de simples mannequins, sont inconscientes et ne respirent pas ? On s’assure que quelqu’un téléphone au 15, le Samu, et aille chercher un défibrillateur. Puis, très vite, en attendant l’arrivée des secours, on pratique le massage cardiaque. On alterne les compressions et les insufflations (bouche-à-bouche) à un rythme soutenu, jusqu’à ce que la respiration reprenne de manière régulière. Les formateurs sont attentifs à la bonne exécution des gestes : « Moins vite, Maryannick ! ». Cette dernière est malentendante. Elle arrive à percevoir les paroles du formateur, mais s’appuie aussi sur la lecture labiale.

Le 114, un numéro d’urgence par SMS ou fax
Un homme amuse, bien involontairement, tout le monde en se demandant comment il pourrait bien faire du bouche-à-bouche, une fois diplômé, s’il ne disposait pas de masque : « Mais non, c’est juste aujourd’hui, c’est pour l’hygiène ! », lui est-il répondu. Il rit avec ses amis, confus de sa méprise. Le sérieux et la concentration reprennent vite le dessus. Le formateur avertit une stagiaire en lui tapotant la main. La jeune femme lève la tête vers l’interprète LSF, qui traduit : « Julie, pas trop fort, le bouche-à-bouche ! Regarde, la poitrine de l’enfant se soulève, c’est OK ! ». Ensuite, un participant s’applique à effectuer les bons gestes, mais s’étonne que le mannequin ne « respire » pas après le bouche-à-bouche… « C’est normal, tout était très bien… sauf que tu as oublié de dégager les voies respiratoires en relevant la tête de la victime ! ». Une interprète rappelle gentiment à l’ordre un formateur qui parle en même temps qu’une autre personne : « Je ne peux pas traduire si vous parlez tous en même temps ! ». L’accent est aussi mis sur la possibilité d’envoyer un SMS (non facturé) ou un fax au 114, le numéro d’urgence dédié aux personnes ayant des difficultés à entendre ou parler. Une alternative au 15 ou au 112.

« Je rêvais d’être enfin capable de sauver des personnes »
Des supports adaptés sont remis aux stagiaires : pour les sourds et malentendants, un livre accompagné d’un DVD sous-titré et traduit en LSF ; pour les aveugles et malvoyants, qui sont formés jeudi et ce vendredi, un manuel en braille, un autre en gros caractères ou encore un CD audio. « Je rêvais d’être enfin capable de sauver des personnes, se rappelle Julie, du Collectif des sourds du Finistère. Le principal frein était que j’ai besoin qu’un interprète LSF soit présent. Or le coût de ces deux jours de formation est pris en charge par la structure organisatrice. Mon rêve peut se réaliser ! ».

Source http://www.letelegramme.fr - 13 Avril 2018 à Guipavas
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