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Mort de Jonathan, jeune handicapé : un procès mais toujours des questions

Jonathan Vantillard, retrouvé mort dans la nuit du 13 au 14 avril 2007

Jonathan Vantillard, 18 ans, handicapé, sourd, car né sans oreilles, greffé d’un rein et atteint d’une maladie orpheline a été laissé pour mort en 2007 dans une arrière cour d’un immeuble de la rue de la Paix à Auxonne (Côte-d’Or).

Depuis plus de dix ans, cette mère courage attend une réponse. Et redoute ce silence pesant de la justice depuis la nuit du 13 au 14 avril 2007. Florbela Dos Santos, 48 ans, veut savoir pourquoi son fils, Jonathan Vantillard, 18 ans, handicapé, sourd, car né sans oreilles, greffé d’un rein et atteint d’une maladie orpheline a été laissé pour mort dans une arrière cour d’un immeuble de la rue de la Paix à Auxonne (Côte-d’Or). C’est ce jeudi que seront jugés pour «non assistance à personne en danger» devant le tribunal correctionnel de Dijon, Coralie P… 32 ans, et Loïc N…, 30 ans. Le couple habitait à l’époque au premier étage de cet immeuble. Et leurs contradictions répétées sur la présence du corps du jeune homme ont intrigué bien des enquêteurs de la gendarmerie dans ce dossier au parcours judiciaire chaotique.

Six jours d’agonie avant de succomber

«Je sais qu’ils n’ont pas tout dit. Je ne cherche pas de coupable à n’importe quel prix mais ils ont laissé Jonathan agoniser et son état s’est aggravé», lâche Florbela Dos Santos, la voix presque éteinte, elle qui avait donné en 1999, un de ses reins pour sauver son fils . Lorsque Jonathan, est découvert au petit matin vers 6h30 par un livreur en pharmacie, agonisant dans cette cour, il a deux vertèbres brisées, le poumon perforé et ses appareils auditifs enfoncés dans les oreilles. Jonathan dont la silhouette est connue de tous à Auxonne, le corps martyrisé, est au pied d’un escalier en colimaçon et ce soir là, il a beaucoup bu, une fois n’est pas coutume, en ce week-end des vacances de printemps. Jonathan mettra six jours à mourir après son hospitalisation.

«S’ils avaient appelé les secours au moins plus tôt… On aurait pu peut être le sauver…», estime sa mère qui ce soir là était partie à une soirée chez des amis. L’hypothèse d’un crime n’a jamais pu être mise en évidence pour l’instant. Une instruction est en cours sur ce second volet de l’affaire. La première piste retenue a été celle d’un accident dans cet escalier raide et étroit où le jeune homme, lycéen, aurait pu chuter en raison de son ivresse conséquente ce soir là. Mais depuis de nouvelles expertises ont démontré qu’il avait reçu des coups multiples qui ont enfoncé les vis de son appareillage auditif dans sa tête.

Inconcevable que personne n’ait rien vu

Mais «une chose est certaine il est inconcevable que personne n’ait rien vu. Pour monter dans les étages, il fallait enjamber ce corps dysloqué», martèle Me Didier Seban et Me Corinne Herrmann, les avocats de Florbela Dos Santos. Les suspects eux ont multiplié les versions. Dans un premier temps, le jeune homme a déclaré aux gendarmes être rentré, la nuit du 13 au 14 avril, à 3 h 45. Mais il n’a rien vu. Lors d’une autre audition suivante, il a finalement reconnu avoir enjambé le corps du Jonathan qui, selon lui, dormait en vrac dans la cour. Coralie, de son côté, a confié aux gendarmes avoir voulu prévenir les secours, mais son petit ami de l’époque l’en aurait empêché selon ses dires. Les enquêteurs ont fini aussi par apprendre que Loïc avait réuni, au début du mois de mai 2007, les invités de la soirée qu’il organisait dans la nuit du 13 au 14 avril afin de leur imposer le silence absolu auprès des enquêteurs. Il a toujours expliqué qu’il redoutait d’être suspecté dans la mort de Jonathan Vantillard. Autant de revirements étranges pour la justice. «Personne ne peut dire qu’il dormait alors que Jonathan râlait et s’étouffait dans son sang», pestent Me Didier Seban et Me Corinne Herrmann. Les avocats des suspects n’ont pu être joints ce soir.

Jonathan est resté seul en train de mourir dans cette arrière cour entre 2h12 jusqu’à sa découverte par ce livreur en pharmacie au petit matin. Le dimanche, il avait prévu de rejoindre son père à Dôle (Jura) où il devait participer à une brocante. L’audience est prévue sur la journée de jeudi au tribunal correctionnel de Dijon (Côte-d’Or).

Source http://www.leparisien.fr - 11 Octobre 2017
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