Pétition et manif réclament que les enjeux des scrutins soient expliqués en langage des signes. Un test est mené pour les votations du 24 septembre.
«A chaque votation, près de 10 000 citoyens suisses reçoivent une brochure d’information qu’ils ne comprennent pas car elle leur est adressée dans une langue qui n’est pas la leur.» C’est le constat de la Fédération suisse des sourds. Cette dernière organise une action samedi 23 septembre à Lausanne, Zurich et Lugano pour récolter des signatures. Elle réclame que le matériel de vote soit retranscrit en langage des signes sur le net.
«Quand on naît sourd, la langue des signes est la langue naturelle, apprise en premier», explique Sandrine Burger, porte-parole de l’association faîtière. Les subtilités de l’écrit sont donc difficilement maîtrisables. «Pour eux, le français est comme une langue étrangère. C’est comme si on envoyait une brochure en allemand à quelqu’un qui l’a appris à l’école», illustre la responsable de la communication. Elle cite en exemple les USA, où la plupart des débats et discours de campagne sont retranscrits pour les sourds.
Pour le scrutin du 24 septembre, la Confédération a mis en ligne six vidéos en langage des signes, deux des objets ayant été traduits en allemand, français et italien. «Elles sont très difficiles à trouver, regrette Sandrine Burger. Et il s’agit juste d’un test fait grâce à l’argent économisé par l’annulation des votations de novembre.» La Chancellerie fédérale indique que ce projet-pilote a coûté environ 10 000 fr. Il pourrait être répété «si cette offre est bien accueillie par le public et si une solution de financement est trouvée».