À Dieppe, un flashmob pour s’entendre par-delà les frontières
Solidarité. Signe sans Frontière, créée par Lucie Pichon, organise un flashmob le mercredi 22 mars sur le quai Henri IV, pour promouvoir cette association qui aide à mieux comprendre les sourds et défend des valeurs.
L’association dieppoise Signe sans Frontière, qui doit son nom à la promotion de la langue des signes de par le monde, organise son événement mercredi 22 mars, entre la fontaine et le manège du quai Henri IV, à Dieppe. À 16 h, une trentaine de danseurs au minimum (mais davantage si possible) se déhancheront lors d’un flashmob, visant à promouvoir les actions de cette association créée le 26 septembre 2016 par Lucie Pichon. Cette séance de danse collective est montée avec Valentine Ouf, étudiante dieppoise. La jeune fille, en BTS, doit mener une action montrant ses compétences en « management des unités commerciales », sa filière.
Elle peut donc compter sur Lucie, et réciproquement… À 31 ans, Lucie vient de vivre une année pleine de rebondissements et de nouveautés. En janvier 2016, cette jeune maman née de parents sourds crée sa micro-entreprise. Maîtrisant la langue des signes sur le bout des doigts depuis sa petite enfance, Lucie propose alors des ateliers ludiques pour les écoliers, les comités d’entreprise, les maisons de retraites… en résumé, à l’intention de toute personne intéressée ou curieuse de ce langage (voir notre édition du 26 janvier 2016).
« J’avais besoin de partir »
« En parallèle, j’avais un projet de découvrir l’Afrique. J’avais un besoin de partir », explique la jeune femme. De prises de contacts en rencontres et de conseils en propositions, elle joint l’utile à l’agréable et s’envole pour le Burkina Faso. Le terrain a été préparé. Elle sait qu’elle sera accueillie à bras ouverts.
L’ex-assistante de vie scolaire se jette également dans une autre activité : « Quand je me suis lancée dans l’autoentreprise, je me suis aussi mise au théâtre ». Sa nouvelle vie en 2017 correspond donc à un cocktail exotique, composé de langue des signes, de théâtre, d’Afrique, d’éducation, d’empathie, d’humanisme, de danse… Car Lucie a encore ajouté une corde à son arc, au cours de ses trois séjours en Afrique : « Je leur ai dit : “ je veux apprendre à danser ” ».
Elle rencontre Yaya, un chorégraphe, à 360 km de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso : « Yaya est entendant, mais il a lancé son asso, L’Art au-delà du handicap. C’est formidable. Sa troupe est formidable. Je veux les faire venir en France pour qu’ils fassent une tournée ». Son groupe est composé de sept jeunes danseurs. L’objectif est à la fois culturel, social, humanitaire. Débordant d’énergie, Lucie n’est pas facile à suivre (il faut tenir le rythme) mais le mélange de tous ces ingrédients dans le shaker devrait encore déboucher sur des initiatives, dieppoises et africaines. Elles sont en cours de réflexion, avec également ses partenaires locaux, notamment le Foyer Duquesne (Dieppe), l’Espace Georges-Thurin (Arques-la-Bataille), Manu Music Studio (Petit-Caux). Elles passent par « les actions sociales (accompagnements, sensibilisations et implications en partenariat avec les jeunes sourds du Faso), l’enseignement de la LSF (Langue des signes française) et du langage corporel au grand public ».
La créatrice conclut : « J’ai toujours voulu être dans le social, me sentir utile. C’était pour moi, aussi. Avant, j’étais matérialiste, mais je veux revenir à l’essentiel. J’ai toujours aimé l’Afrique, les chanteurs africains. En fait je me suis rendu compte que mes valeurs étaient les mêmes que là-bas. Les valeurs familiales sont très importantes. » On est loin du consumérisme et d’un faux bonheur se réduisant à une accumulation de biens !
« We will rock you »
UNE VRAIE LANGUE