Chaque semaine, une dizaine d’élèves de CM2 de l’école Alain Colas se familiarise avec la langue des signes française (LSF) grâce aux temps d’activité partagé. Douze rendez-vous sont programmés dans l’école en partenariat avec l’association malouine « Fais-moi un signe ».
Ce jour-là, les enfants apprennent à exprimer les couleurs. Concentration totale pour chacun d’eux suspendus aux yeux et aux mains de Sandrine Boucherie, formatrice et elle-même sourde et muette. Patiemment, elle reformule par gestes les informations et les consignes des exercices aux enfants qui émettent des hypothèses jusqu’au moment où ils sont certains qu’ils ont bien compris ce qu’ils ont à faire. « Les jeux de regards sont très importants, explique Sandrine. Les enfants sourds doivent être très concentrés. Ils sont plus concentrés que les enfants entendants. Si on ne regarde pas, on n’a pas accès à l’information ». Les élèves sont très intéressés. Certains maîtrisent déjà l’alphabet et montrent une certaine aisance dans le vocabulaire de base étudié lors des quatre premières séances.
Parler de la langue des signes à la maison
« Je peux montrer que je suis différente des autres mais qu’avec des efforts de part et d’autre, on peut communiquer, remarque Sandrine Boucherie. J’espère aussi que les enfants parlent de la LSF à la maison et que le regard des parents change ».
L’association milite pour l’accès des personnes sourdes aux conférences, aux visites guidées, aux discours municipaux, aux séances de cinéma. « Je m’adapte beaucoup dans la vie quotidienne et professionnelle, j’aimerais bien que ce soit la même chose en face. Par exemple, les sous-titres des films français sont quasi inexistants, signale Sandrine Boucherie. Dans bien des situations, s’il y avait un interprète, il y aurait équité avec les entendants. Évidemment ça a un coût. »
Place aux gestes et aux mimes
Pour la première séance, Sandrine est venue avec une interprète, ce qui a permis d’expliquer aux enfants ce qu’est la langue des signes et la vie quotidienne des sourds. Ensuite, plus de traductrice, place aux gestes et au mime. Depuis deux ans, Fais-moi un Signe est sollicitée par les communes du secteur pour les Tap : Saint-Briac, Pleurtuit et Dinard depuis septembre. Après Debussy et Alain Colas, l’association interviendra en dernière période scolaire à Notre Dame de la Mer.Créée en 2003, l’association compte 80 membres et organise aussi des cours pour adultes entendants.
Contact
faismoiunsigne.lsf35@gmail.com