vendredi soir, le groupe Sourds troc entendants s’est réuni dans une auto-école de Montchanin pour réviser le code de la route. Une mission qui semble compliquée lorsqu’il s’agit de traduire quarante questions de conduite en langage des signes. Sur place, Claire et Aurore, entendantes et fondatrices du groupe, s’en sont chargées.

« Se fier aux feux clignotants »

En face, Samuel et Christine, tous deux sourds et âgés de 39 ans, n’ont pas manqué d’attention. « La difficulté, c’est que les cours de code ne sont pas adaptés aux sourds, explique Claire. Ils ont des difficultés pour lire et écrire et un interprète coûte trop cher aux auto-écoles. »

À ses côtés, Nicolas Joly, moniteur et gérant de l’auto-école rassure une jeune fille de 19 ans, équipée d’un appareil auditif : « Le jour de l’examen du code de la route, il n’y a aucune indication sonore. Cela permet d’éviter de privilégier les entendants. » Il ajoute : « Il faut se fier aux feux clignotants. »

Une problématique à laquelle Samuel et Christine doivent faire face tous les jours, lorsqu’ils sont au volant. « Pour changer de vitesse, je regarde le compte-tours et je ressens les vibrations », précise Samuel. Titulaire du permis de conduire depuis 15 ans, Christine a l’habitude : « Je regarde partout mais quand on me klaxonne, je n’entends pas. Lorsqu’il y a une sirène de la police, je ne l’entends pas non plus. Ce sont mes enfants qui m’avertissent. » Une situation qui peut parfois s’avérer dangereuse. « Je reste persuadé que leur conduite est plus risquée commente Nicolas Joly. Il n’existe pas d’aménagements mécaniques permettant de pallier leur handicap. » Quant à proposer des cours spécifiques aux personnes sourdes et malentendantes, il déclare : « Les séances prendraient beaucoup de temps et le temps de formation serait plus long mais cela apporterait énormément. »