Comment conduire quand on est sourd ?
À quelles difficultés les personnes sourdes et malentendantes se heurtent-elles lorsqu’elles conduisent ? Leur handicap présente-t-il des risques sur les routes ? Rencontres.
« Se fier aux feux clignotants »
En face, Samuel et Christine, tous deux sourds et âgés de 39 ans, n’ont pas manqué d’attention. « La difficulté, c’est que les cours de code ne sont pas adaptés aux sourds, explique Claire. Ils ont des difficultés pour lire et écrire et un interprète coûte trop cher aux auto-écoles. »
À ses côtés, Nicolas Joly, moniteur et gérant de l’auto-école rassure une jeune fille de 19 ans, équipée d’un appareil auditif : « Le jour de l’examen du code de la route, il n’y a aucune indication sonore. Cela permet d’éviter de privilégier les entendants. » Il ajoute : « Il faut se fier aux feux clignotants. »
Une problématique à laquelle Samuel et Christine doivent faire face tous les jours, lorsqu’ils sont au volant. « Pour changer de vitesse, je regarde le compte-tours et je ressens les vibrations », précise Samuel. Titulaire du permis de conduire depuis 15 ans, Christine a l’habitude : « Je regarde partout mais quand on me klaxonne, je n’entends pas. Lorsqu’il y a une sirène de la police, je ne l’entends pas non plus. Ce sont mes enfants qui m’avertissent. » Une situation qui peut parfois s’avérer dangereuse. « Je reste persuadé que leur conduite est plus risquée commente Nicolas Joly. Il n’existe pas d’aménagements mécaniques permettant de pallier leur handicap. » Quant à proposer des cours spécifiques aux personnes sourdes et malentendantes, il déclare : « Les séances prendraient beaucoup de temps et le temps de formation serait plus long mais cela apporterait énormément. »