
Photographe sourd sous le second empire, Auguste Burgaud (1836-1895) vécut une partie de sa vie à Nantes. Le Nantais René Legal, ancien skipper et ex rédacteur en chef d’Echo-Magazine, lui-même sourd a écrit histoire de cet homme dans un petit livre érudit. Auguste Burgaud montre « un parfait exemple de l’intégration des sourds-muets dans la société de son époque (la fin du 19e) ; une société qui acceptait volontiers de reconnaître chacun à sa juste valeur en tant que citoyen ». Devenu très tôt orphelin, son oncle maternel le place à l’âge de 7 ans à l’école des sourds-muets de Nantes fondée par René Dunan puis tenue par les frères Gabriel. Quand il deviendra photographe professionnel, Auguste Burgaud, qui réalisera des milliers de portraits, reviendra sur les pas de son enfance avec son appareil. Il tire alors des images inédites des enseignants de la Persagotière en 1870, dont René Dunan, célébrité locale.
Un passionnant ouvrage et un mystère nantais de plus : on n’a jamais retrouvé une photo du visage d’Auguste Burgaud.