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Ils ont fait le choix d’une éducation bilingue

L’association Deux langues pour une éducation propose une scolarisation en français et langue des signes.

A l’école Paul-Blet, à Poitiers, leurs petits garçons sont tous les deux au CP, et sont devenus meilleurs amis. Et au sein du conseil d’administration de 2LPE (Deux langues pour une éducation Centre Ouest), Élodie Le Men et Nathalie Moynet, deux mamans sourdes, sont investies pour faire vivre l’association, qui leur a apporté ce qu’elles recherchaient pour leurs enfants.

« Deux langues
et deux cultures »

Le service d’éducation bilingue de 2LPE (lire aussi ci-dessous) propose une scolarisation à la fois en français et en langue des signes, dans des classes accueillant enfants sourds et entendants. « Je viens de Paris mais mon conjoint est originaire de Poitiers, il a grandi dans une classe bilingue de 2LPE, et pour notre fils, nous avons fait le choix de venir à Poitiers pour ça, explique Élodie. Nous avons choisi le bilinguisme, avec deux langues et deux cultures, pour vivre ensemble entre sourds et entendants dans la société. C’est important que les enfants soient ensemble. Ma deuxième fille, entendante, est dans la même école. C’est très important pour la socialisation. » Nathalie partage la même volonté: « Nous avons déménagé depuis Melle il y a deux ans. On voulait que notre fils se sente à l’aise dans la société. Aujourd’hui il est épanoui, le projet lui correspond vraiment, il a fait beaucoup de progrès. Il n’y a aucun handicap pour les enfants sourds, tous les élèves sont égaux. »
Maël Bin a lui aussi rejoint le conseil d’administration de 2LPE, après avoir fait la majeure partie de sa scolarité avec l’association: « Ma famille est originaire de région parisienne. Quand j’étais petit, j’ai changé plusieurs fois de structure, mes parents n’étaient pas satisfaits. Ils ont finalement trouvé 2LPE et je suis arrivé à Poitiers quand j’avais 8 ans: au début j’avais peur et je croyais que je ne pourrais pas me faire de copains entendants. Mais avec la présence des deux co-enseignants dans la classe, je me suis senti à égalité. E j’ai créé des relations très riches avec tous les autres enfants. J’ai eu une scolarité ordinaire, avec deux langues, et j’ai réussi mon bac. »
A Poitiers, ces familles apprécient aussi d’avoir trouvé une ville plutôt accessible… même si cela reste perfectible, comme le souligne Élodie:« Dans la vie quotidienne, je sens que l’accessibilité n’est pas terminée: par exemple pour les permanences en langue des signes, seulement le lundi matin à la mairie, il nous faut toujours adopter notre planning. Ou au cinéma, où il n’y a pas assez de sous-titrages… » Maël insiste: « L’éducation bilingue aide aussi à changer le regard des entendants sur les sourds: cela leur servira dans leur vie professionnelle de savoir signer. En fait à Poitiers, il y a plein d’entendants qui connaissent au moins un peu la langue des signes, qui signent « bonjour » par exemple. C’est une ville très agréable pour ça. »

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