
Témoignage
Hôtesse d’accueil à l’office de tourisme, Marie-Christine Favennec n’a toujours pas oublié ce visiteur un peu particulier, au début de l’année 2010.
« À plusieurs reprises, il venait prendre de la documentation, puis s’en allait, sans un mot, tout juste un regard, raconte Marie-Christine Favennec tout en se souvenant de son ressenti de l’époque : il n‘était pas très poli, ce monsieur-là ! »
« Je lui ai demandé s’il était sourd »
Peu après, dans le cadre de sa formation professionnelle, elle suit un stage d’initiation à la langue des signes, à Loudéac. « On y parle du handicap auditif, un handicap très discret, qui ne se voit pas. On suggère aussi que quand une personne ne répond pas, c’est peut-être tout simplement parce qu’elle ne vous entend pas ! » La jeune femme a tout de suite pensé à son visiteur et se promet d’agir autrement, lors de la prochaine venue de « son » visiteur.
Quelques jours plus tard, l’homme entre dans l’office de tourisme. Il procède comme d’ordinaire. Puis cherche à localiser une ville sur la carte du département. « Je suis sortie de derrière le guichet, je lui ai tapoté l’épaule et, en langue des signes, je lui ai demandé s’il était sourd. »Il lui répond oui. Le contact est établi.
Sourd, ou malentendant quand il est appareillé, Jean-Louis Ramarquès se rappelle encore aujourd’hui combien il avait apprécié la démarche de Marie-Christine. Depuis, chaque fois qu’il passe à l’office, il se sent « bien, heureux ! »
Et ça tombe bien, parce qu’au fil des ans, Marie-Christine et Lucie Lec’hvien, l’autre hôtesse de l’office de tourisme, se perfectionnent (entre autres) dans cette langue à part entière.
Le geste juste. Pour demander en langue des signes si une personne est sourde : l’index descend de l’oreille à la bouche avec, sur le visage, une expression interrogative.
Source : http://www.ouest-france.fr © 11 Mars 2015 à Quintin