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 » Tous les sourds vont être touchés par Marie Heurtin « 

Monique Goupil et sa fille Lisa : « Tous les sourds vont être touchés par cette histoire. »

Lisa, 19 ans, est sourde de naissance. Accompagnée de Monique, sa mère, elle est allée voir le film “ Marie Heurtin ”. Au sortir de la salle, leurs impressions…

La salle se rallume. Les spectateurs sont encore dans l’émouvant film « Marie Heurtin », diffusé cette semaine au Moulin du Roc. Lisa a assisté à la projection. Sa première réaction ? « Enfin un film sous-titré ! »

Lisa Goupil, 19 ans, est sourde. Une infection à la naissance, sans doute. Rien de génétique, en tout cas.
Aujourd’hui, Lisa parle, parfaitement capable de tenir une conversation. « Oraliste », elle lit sur les lèvres et sait formuler les mots qu’elle n’entend pas (lire ci-dessous).

«  Très émouvant de voir comment Marie découvre les choses  »

Elle est loin d’avoir vécu la même aventure que Marie Heurtin, cette jeune fille née sourde et aveugle à la fin du XIXe, à une époque où l’unique solution qu’on avait proposée à son père, modeste artisan, était de la faire interner dans un asile de fous (voir la bande-annonce ci-dessous). Marie Heurtin n’avait vu son ouverture au monde qu’à l’obstination d’une sœur de l’institut pour sourds de Larnay, près de Poitiers.
« Il ne faut jamais baisser les bras », confirme la mère de Lisa, Monique, qui ne se souvient pas avoir connu de moment de découragement quand il a fallu se faire à l’idée que sa fille, diagnostiquée sourde alors qu’elle avait 10 mois déjà, n’entendrait jamais. « On a pleuré pendant un an, je me demandais comment je pourrais un jour lui dire  je t’aime…» Et puis la vie a pris le dessus, encouragée par les associations, aidée par les progrès de la science et de l’orthophonie…
« Avant de voir le film, commente Lisa, je me demandais comment une enfant sourde et aveugle pouvait vivre dans ce monde. En fait, c’est très émouvant de voir comment elle découvre les choses, uniquement grâce au toucher et à l’odorat… »
« Tous les sourds vont être touchés par cette histoire », pronostique Monique. Elle compare la joie des tout premiers gestes formés par Marie Heurtin, à celle que son mari Laurent et elle ont ressentie lorsque Lisa a prononcé son premier mot à l’âge de 2 ans : « Papa ».

Cruauté

Un défaut ? Selon Monique, le film manque peut-être de cette cruauté qui fait la vraie vie. « Il y a toujours des méchants partout… » Lisa la corrige, rappelle qu’on voit la petite Marie Heurtin brutalisée par les autres fillettes à son arrivée à l’institut. A-t-elle, elle aussi, souffert du sarcasme des autres ? Lisa n’a pas ce genre de souvenir. Elle préfère dire qu’elle apprécie la compagnie des autres sourds : « On vit les mêmes choses, on se comprend ». Mais elle se mêle aussi bien aux entendants, concède juste qu’il lui est difficile de rester dans les conversations à plusieurs, quand il y a trop de bouches à regarder en même temps. En fait, Lisa n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Sa mère lui a interdit. « Parce que dans la vie, il faut foncer. »

repères

Apprendre à parler grâce à des formes

Si Lisa parle aujourd’hui, c’est notamment grâce aux orthophonistes qui lui ont appris à articuler les sons… devant des écrans d’ordinateurs. « Je parlais dans un micro, se souvient Lisa, ça transformait les sons en formes, je voyais les formes… » Le O, par exemple, prenait la forme d’un cercle. C’est ainsi qu’elle a appris à parler : en modelant les sons pour qu’ils dessinent des formes. Méthode spectaculaire qui lui a donné une parole qu’involontairement elle enrichit d’un léger accent, qui la fait parfois passer pour une autre aux yeux de certains. Comme un matin, cette boulangère qui l’avait prise pour une Anglaise…
Pour l’aider, ses parents, Monique et Laurent, jouent les « codeurs ». « On accompagne nos syllabes par des gestes », explique Monique. Et une codeuse l’accompagne pendant ses cours au lycée (*), « parce que dès que le prof bouge ou se retourne pour écrire au tableau, je ne vois plus sa bouche. Et là, c’est galère ».

(*) Déjà titulaire d’un bac qui ne convient pas à la trajectoire qu’elle s’est choisie, Lisa prépare à Parthenay un bac pro pour devenir aide-soignante.

Source : http://www.lanouvellerepublique.fr © 15 Novembre 2014 à Niort

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