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La parole au signe

Samedi, le premier café signes aura lieu au Bar du Palais. Pour rompre le silence

Sourd depuis l’enfance, le Dacquois Xavier Girard a appris à « signer » à Paris. Une langue qu’il enseigne aujourd’hui aux adhérents de l’association créée à Dax par Cathy Mazzer.

PRATIQUE
Café signes chaque dernier samedi du mois de 16 à 18 heures au Bar du Palais, 9, rue Saint-Pierre à Dax. Premier rendez-vous samedi. Renseignements au 06 80 26 67 68. Page Facebook Desmainsetdessignes. Mercredi 4 juin, à 20 h 30, à l’église Saint-Vincent de Dax, le chœur du Luy donnera un concert au profit de l’association. Plusieurs chants seront « signés » à destination des sourds et malentendants. Entrée libre.

Quand Timothée est né, sourd, à Bordeaux il y a deux ans, toute sa famille s’est mise à la langue des signes, à commencer par ses grands-parents, domiciliés à Dax et Saugnac-et-Cambran. « Mon second fils aussi et certains amis des parents de Timothée. Il y a eu de la solidarité », souligne Cathy Mazzer, la grand-mère paternelle. « C’est une vraie langue qui s’apprend comme on peut apprendre l’anglais ou l’allemand. Timothée “signe” aujour- d’hui de façon incroyablement rapide ! Nous dialoguons avec lui via Skype. »

Quand le diagnostic est tombé, l’élégante et active mamie, infirmière de profession, s’est renseignée sur ce qui existait dans le département. C’est-à-dire pas grand- chose, à part l’Association landaise des sourds et malentendants (ALSM) située à Mont-de-Marsan. « C’est le seul endroit où l’on enseigne la langue des signes. Nous faisions les allers-retours avec les autres grands-parents. » Usant à la longue.

« Créer un pont »

L’an dernier, avec le soutien de la mairie de Dax, Cathy Mazzer s’est donc décidée à lancer une antenne dacquoise de l’ALSM avec cours de langue des signes in situ. Et là, surprise. « Nous avons eu énormément de monde ! » Une soixantaine de personnes, dont une quarantaine d’élèves « assidus », qui se réunissent tous les mercredis soir au Sablar pour apprendre à parler avec leurs mains. Des cours au départ dispensés par Josy Tauzia, interprète et présidente de l’ALSM, qui faisait à son tour l’aller-retour depuis Mont-de-Marsan. Elle a finalement été relayée par Xavier Girard, un Dacquois lui-même sourd, qui a accepté d’animer les séances bénévolement. Au rendez-vous hebdomadaire, des familles touchées par ce handicap, qu’ils soient parents, frères, sœurs ou enfants, des commerçants « confrontés à des personnes sourdes », des infirmiers, des orthophonistes, des auxiliaires de vie scolaire (AVS), des étudiantes en puériculture…

Forte de cet engouement, la grand-mère de Timothée a voulu aller plus loin et vient de créer sa propre association, Des mains et des signes. Basée à Dax, elle organise samedi son premier café signes, un rendez-vous de deux heures entre entendants et malentendants, qui sera programmé chaque dernier samedi du mois. Objectif : pratiquer la langue, mais aussi proposer un lieu et un temps d’échanges entre le monde de l’oralité et un univers qui est tout sauf silencieux, peuplé d’onomatopées et de gestuelle. « La dynamique de l’association est de créer un pont entre sourds et entendants, précise Cathy Mazzer. Que la langue des signes soit divulguée le plus largement possible pour que les enfants aient l’égalité des chances. Le problème est qu’il y a très peu d’interprètes en France, et que la formation coûte très cher. »

La grand-mère landaise pense, entre autres, à l’avenir de Timothée, pour l’heure gardé à Bordeaux par une nounou « qui signe » déjà avec sa fillette, elle-même sourde. « Mais il n’y a pas d’école spécialisée dans les Landes et je n’ai aucune idée de ce que cela représente dans le département. Je sais seulement qu’il y a environ 5 millions de déficients auditifs en France, dont 4,1 % ont moins de 20 ans. » Parmi ces jeunes malentendants, des enfants « implantés » à la scolarité plus ou moins facilitée par la présence discontinue d’AVS. « L’idéal serait une école mixte, où les enfants sourds seraient avec les autres enfants. » En attendant, l’oncle de Timothée essaime aussi et donne des cours de LSF aux écoliers d’Hossegor, dans le cadre des temps d’activité périscolaires.

Source : http://www.sudouest.fr © 29 Mai 2014 à Saint-genez

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