La voix de Léa, ce sont les signes qu’elle fait avec ses mains. Alexandra, une interprète missionnée par le centre Laurent-Clerc, est chargée de lui retranscrire les cours du jour… et de traduire les paroles de Léa aux entendants. « Le français, c’est la langue des entendants mais pas la mienne, explique Léa avec ses mains, qui évoluent gracieusement autour de son visage.

Ma première langue c’est la langue française des signes (LSF). Avec l’anglais que j’apprends en cours, je dois maîtriser trois langues! » Habitant à Lagny, la jeune fille a choisi le lycée Gérard-de-Nerval « par hasard », sans se poser de questions. « Cela dépend des professeurs mais certains ne sont pas bien au courant des méthodes à suivre pour enseigner aux sourds », explique Léa. Qui ajoute que les « entendants sont sympas » avec elle, certains essayant même d’apprendre la LSF pour « communiquer ». Mais le midi, c’est avec les quatre autres élèves sourds qu’elle déjeune. Cette année, elle se dit d’ailleurs « moins motivée en cours » car elle est la seule sourde de sa classe, contrairement à l’an dernier. « Il n’y a plus de concurrence ni la même émulation », regrette-t-elle. Rien de grave tout de même : les carnets de notes de Léa affichent à peine moins que la moyenne.