Hier matin, au lycée d’Avesnières, quinze élèves de seconde ont suivi leur premier cours de languedes signes. Une nouvelle option intégrée dans leur cursus.
La salle C111 du lycée d’Avesnières n’a sûrement jamais été transformée de la sorte. À peine entrés, les élèves sont déjà au travail : il faut pousser les tables, et installer les chaises en rond. Il ne s’agit pas d’un cours de théâtre, mais bien d’un cours de langue. Depuis cette année, quinze élèves de seconde ont choisi l’option « langue des signes », avec deux heures de cours par semaine.
« Je vous présente votre enseignante, Mme Bordin, annonce au début du cours le directeur, Patrick Galloux. Elle est elle-même sourde et muette et ne vous parlera qu’en langue des signes. Mais c’est aussi ce que font certains autres professeurs de langues. » Pour ce premier cours, les élèves ont eu exceptionnellement droit à une traductrice. La leçon se poursuit avec les présentations. « Je m’appelle Bernadette, signe la professeure. En langue des signes c’est « souriante », car je souris beaucoup, explique-t-elle en mimant un sourire avec ses doigts. Les sourds et muets ont tous un nom signé, je vous en donnerai un à chacun, au cours de l’année. »
Pour le moment, il est question d’apprendre les bases. La leçon est ludique, l’ambiance est détendue mais la classe reste très silencieuse. « Je vais vous demander de ne pas faire de bruit, explique la professeure. Quand on parle, on peut faire plusieurs choses en même temps. Quand on signe il faut être très concentré et attentif. »
Presque du théâtre
Très vite, la traductrice est priée, elle aussi, de se taire. Bernadette Bordin enchaîne les signes : « Bonjour » ; « comment ça va ? » ; « je suis fatiguée ». Ses quinze élèves la regardent, éberlués. « Compris ? » leur lance-t-elle en faisant tourner ses doigts à hauteur de son front. Puis, place à la pratique. Tout le monde se lève et doit engager une brève conversation avec son voisin. « L’expression, c’est ce qu’il y a de plus difficile, confie Bernadette Bordin. Quand un entendant parle, c’est simple et naturel. Avec les signes, il faut mimer, s’ouvrir, faire exprimer son corps. C’est presque du théâtre. »
Pour les élèves, c’est une totale découverte. Seuls deux avaient déjà eu des contacts avec des sourds, et connaissaient quelques signes. « Moi, la langue des signes me fascine depuis toute petite, confie une lycéenne. Je vais beaucoup sur Internet, voir des signes. » Une de ses camarades ajoute : « Je veux travailler dans la santé, donc je pense que ça pourrait être utile d’apprendre cette langue. »
Au bout d’une heure de cours, la sonnerie retentit. Les élèves n’osent pas bouger. Voyant devant elle les regards interloqués, elle explique, par la voix de sa traductrice :« Je n’entends pas la sonnerie, si ça sonne, vous me le dites avec ce signe. » Les élèves répètent. « C’est vrai ? », demande Bernadette Bordin. « Oui », lui confient les élèves. Visiblement, ni eux ni leur professeure n’avaient vu l’heure passée.
Source : http://www.ouest-france.fr © 8 Septembre 2011 à Laval
Formidable!
sa devrait être obligatoire dans les écoles
bonne continuation bravo!
sa me donne encore plus envie d’apprendre aussi