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Le collège Jean-Macé cultive sa différence

Parmi ses 422 élèves, le collège Jean-Macé reçoit 25 porteurs de handicap qui vivent une véritable scolarisation.

DIRIGE par Gérard Carbonneaux et son adjointe Paulette Pailla, le collège Jean-Macé a désormais trois spécificités : les classes à horaires aménagés musique qui permettent à 160 élèves d’avoir 6 à 8 heures par semaine d’enseignement musical avec des professeurs du conservatoire ; une section basket créée cette année avec l’Etoile et le FCBA et, enfin, l’intégration d’élèves handicapés.
« Celle qui me tient le plus à cœur » remarque le principal qui ne tarit pas d’éloges sur le partenariat lié avec le centre d’audiophonologie et d’éducation sensorielle de l’avenue Jean-Jaurès, dirigée depuis le mois de mai par Sylvie Petitpas.
Depuis la rentrée, le collège Jean-Macé accueille parmi les élèves porteurs de handicap : dix déficients cognitifs, six malvoyants et aveugles, neuf élèves sourds, malentendants et ayant des troubles spécifiques du langage. Vingt-cinq garçons et filles normalement intégrés dans quatre niveaux de classes.
« On joue le véritable jeu de l’intégration. Il s’agit, en effet, en fonction de la nature du handicap, d’une intégration à la fois collective, individuelle ou par séquence. Tout handicapé a sa place ici. C’est un devoir moral pour nous, enseignants, de permettre à tout élève de s’épanouir » souligne Gérard Carbonneaux.
Toute l’équipe éducative _ 36 professeurs et 6 assistants d’éducation_ baigne dans cet état d’esprit.
Une vraie mixité sociale
L’expérience commencée en 2001, mais qui avait connu un premier développement il y a une quinzaine d’années avec l’accueil d’aveugles, porte en tout cas ses fruits.
« Grâce à cette mixité sociale, nous avons, en effet, obtenu d’excellents résultats. Aucun élève ne s’est trouvé sans solution d’orientation. Que ce soit en lycée d’enseignement général, en lycée professionnel ou en école spécialisée ». Il est vrai que, sur place, tout est fait pour donner à ces jeunes un statut d’élèves à part entière.
De nombreux professeurs du collège se sont, ainsi, mis au travail en apprenant la langue des signes et la méthode braille.
Afin d’éviter toute discrimination, les élèves ordinaires sont avisés, dès la rentrée, qu’ils vont côtoyer des enfants porteurs de handicap. .
On ajoutera que le personnel du centre d’audiophonologie et d’éducation sensorielle est étroitement associé au suivi du cursus scolaire. Il participe aux conseils de classe, aux réunions parents-profs et à toutes décisions importantes prises au sein du collège. Une collaboration qui tend à rendre

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la vie plus facile aux handicapés.
Ce qui fait dire à Sylvie Petitpas : « Jean-Macé est maintenant notre collège de prédilection. Presque la totalité des élèves que nous avons en école primaire, chez nous, poursuivent leur parcours ici. C’est leur établissement privilégié ».
Seule difficulté perceptible : la conception des emplois du temps. « Car on doit aussi tenir compte des interventions des services paramédicaux. Comme les orthophonistes, les psychomotriciens ou les maîtres spécialisés ».
Mais cela ne freine pas l’enthousiasme de Gérard Carbonneaux, conscient d’avoir rempli là un sacré challenge : « Le fait d’avoir l’impression de les rendre heureux en leur donnant les moyens d’apprendre comme tout le monde procure une satisfaction démesurée ».
Pascal Remy

***
« Ce que je n’entendais pas, je le voyais »

Professeur en langue des signes au centre d’audiophonologie depuis 1996, Virginie Collet, 34 ans, est passée par le collège Jean-Macé.
« J’avais 9 mois quand a découvert ma surdité à la crèche. J’ai vite eu recours au centre. Ma mère s’est résolue à travailler à mi-temps et m’a beaucoup aidée à m’adapter à cette situation. A 9 ans et demi, je suis entrée au CE2 de l’école Henry-Thomas à Montcy. Mon intégration s’est bien passée mais il a fallu beaucoup de travail pour parler, apprendre à lire sur les lèvres et suivre les cours ». Elle lève le pouce bien droit pour dire : « A Jean-Macé, j’ai eu des profs comme ça ! Ils m’ont vraiment placée dans les meilleures conditions pour que j’oublie mon handicap ».
Virginie, qui n’aimait pas avoir de mauvaises notes, réussit le BEPC. « Avec un quart de temps en plus compte tenu de mon handicap ». Elle a beaucoup plus souffert au lycée Sévigné. « Au début, les profs ne savaient même pas que j’étais sourde. Pour la première fois, je me suis sentie esseulée. Je n’avais pas d’amies en classe. Découragée, j’ai failli tout arrêter ». Elle persévère et en travaillant beaucoup à la maison, obtient le Bac Sciences médico-sociales.
A 20 ans, elle poursuit des études d’éducatrice spécialisée. Son séjour à Montpellier au milieu d’autres sourds s’avère galère. « Ayant passé tout mon cursus scolaire avec des élèves normaux, je ne comprenais pas le langage des signes. Je me suis fait casser… ».
Retour dans les Ardennes. Guy Pleutin lui propose alors de suivre un stage de six mois au centre et de passer un contrat de qualification d’aide médico-psychologique. Parallèlement, Virginie apprend le langage des signes. Elle a trouvé sa voie. Aujourd’hui, elle l’initie à d’autres malentendants.

Source http://www.lunion.presse.fr © 10 Septembre 2008 à Charleville-Mézières
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