C’est en 1880 que le Congrès de Milan, réunissant les professionnels de la surdité, interdisait aux Sourds l’usage de leurs mains. Pour échapper au naufrage, la Langue des signes se transmettait clandestinement
entre Sourds et n’est redevenue visible qu’un siècle plus tard. SIGNES s’est rendu à Milan et y a découvert une situation paradoxale : d’un côté, une association des Sourds dynamique et combative et de l’autre, une offensive médicale puissante développant l’implant cochléaire associé à une éducation oraliste. Le bilinguisme, tant défendu dans les années 80, reste malheureusement encore une utopie et l’héritage de Milan est toujours très présent.
Biographie de Martina, oraliste sourde

Née dans les années soixante, Martina a été appareillée à l’âge de quatre ans. Les pédiatres pensaient que son retard de langage était dû au bilinguisme de ses parents qui parlaient l’italien et l’allemand. Avec une éducation oraliste, Martina n’a jamais ressenti le besoin d’apprendre les signes et s’exprime oralement avec ses amis sourds. Elle s’est d’ailleurs tournée professionnellement vers la communication pour en faire un sujet de recherche. Elle assume pleinement son destin d’oraliste.
Le bilinguisme : mensonge ou vérité ?
Alors que les cours de la Langue des signes italienne pour les entendants connaissent un succès grandissant, les médecins s’opposent à l’usage de la Langue des signes par les Sourds et présentent l’implant cochléaire comme un remède définitif contre la marginalisation des enfants sourds. Le bilinguisme perd du terrain face à l’oralisme et les Sourds luttent à nouveau pour préserver leur langue dans un contexte majoritaire difficile. L’héritage du congrès de Milan pèse encore.
Matteo, des oreilles qui chantent de beaux lendemains

“Linear” est le laboratoire où Matteo fabrique des appareils acoustiques selon des critères technologiques extrêmement pointus. Au-delà de la technique, il travaille en parfaite harmonie avec ses usagers et adapte les prothèses selon la personnalité de chacun. Il tient compte de l’aspect psycho-acoustique qui dessine le profil auditif comme une cartographie intime de l’oreille et intègre ainsi l’environnement sonore. Le bien-être des Sourds, dispensés par des instruments performants, est la priorité de Matteo qui respecte aussi leur choix d’expression orale ou gestuelle.
Source : www.signes.ch © Octobre 2008 à Suisse