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Sourde, elle a dû arrêter ses études

Faute d’interprète dans l’auditoire, elle s’est résignée à arrêter ses études. Elle dénonce un problème qui touche de nombreux sourds.

Son visage ne peut cacher un brin de déc ouragement. Sourde de naissance, Éléonore Caboot, 23 ans, de Braine-l’Alleud, a voulu entreprendre des études à l’UCL. Fin novembre, elle a dû se résigner à tout arrêter. «Il y a trop de facteurs difficiles à gérer pour moi : les professeurs parlent trop vite ou mettent le micro devant leur bouche, je ne parviens pas alors à lire sur leurs lèvres. Je dois donc faire une croix sur mes études juste parce que je n’entends pas, ce n’est pas normal», s’insurge Éléonore.

Auparavant, la jeune fille a suivi un cursus en communication dans une école privée à Bruxelles. Elle n’y a pas rencontré de difficultés car une interprète lui traduisait le cours en langue des signes. Eléonore ne comptait pas s’arrêter là : elle voulait un diplôme universitaire, en sciences politiques.

À l’UCL, le service d’aide aux étudiants le lui avait annoncé : elle n’aurait pas droit à une interprète mais à une aide pédagogique. L’interprète auquel Eléonore avait eu droit à Bruxelles était un luxe qu’offre l’INAMI à titre de rééducation fonctionnelle. Cependant, par manque d’interprètes en Belgique francophone, les sourds et malentendants ne peuvent y recourir qu’une fois.

«J’aurais pu réintroduire un dossier à l’Awiph pour avoir droit à une autre interprète pour 600 € par an, habitant le Brabant wallon (Braine-l’Alleud). Mais comme il n’y en a pas assez à temps, ça revient à ne pas en avoir », conclut tristement Éléonore.

Et pour ce qui est de l’aide pédagogique de l’UCL : «Ces dames ne venaient qu’aux cours élémentaires, ceux que l’on peut, à la limite, sécher. Elles ne sont pas toujours formées à ces cours universitaires et ne signent pas. Donc, pour se comprendre pendant le cours, c’était difficile.»

Heureusement, Éléonore est entourée d’une bonne poignée d’amis sensibles et est soutenue par l’Association socioculturelle des sourds et malentendants du Brabant wallon. Ses amis l’ont aidée autant qu’ils l’ont pu, mais ils doivent aussi penser à leurs examens.

«On ne veut pas qu’elle laisse tomber, elle a les capacités de suivre ces cours, il faut juste lui en donner les moyens», témoigne Leila Aitsalah, une fille de son cours. Hélène Liétard, dont le petit frère est sourd, est tout de suite allée vers Éléonore dans l’auditoire pour l’aider : «Eléonore a déjà un avantage que d’autres sourds n’ont pas : elle parle et lit bien parce qu’elle est née sourde de parents entendants. Elle ne doit pas se laisser faire, pour tous les sourds qui sont dans sa situation.»

Les amis d’Éléonore se sont mis en tête de l’épauler en commençant par faire circuler une pétition. «On sait qu’on ne va pas faire bouger les choses du jour au lendemain, mais on veut faire passer un message», sourit Marianne Claeys. Charles Cullard ajoute : «Après la pétition, on passera à l’action. Et pour cela, quelques kots-à-projets sont avec nous : et la mobilisation, ils connaissent!»

Source : http://www.lavenir.net © 15 Décembre 2007 à Ottignies-Louvain-la-Neuve

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