Embaucher un salarié handicapé n’est jamais une démarche aisée pour l’entreprise. Chez Auchan, ils sont 2 200 à avoir intégré le groupe de distribution. À l’image de Pascale, hôtesse de caisse à l’hypermarché d’Arras, que la surdité n’empêche pas d’être très à l’écoute des clients.
L’écriteau est discret : « En passant à cette caisse, vous acceptez mon handicap ». Bien des clients ne l’aperçoivent même pas, comme ils ne remarquent pas que la jeune femme souriante qui les a servis est sourde.
Pascale, 28 ans, a intégré l’hypermarché Auchan d’Arras en juin dans le cadre d’un stage d’hôtesse de caisse monté avec l’association valenciennoise Alternative. Depuis, elle a signé un contrat de professionnalisation de huit mois, avec l’espoir d’être définitivement embauchée. À l’exemple de ses trois autres collègues malentendantes du magasin.
Sourde de naissance, Pascale lit sur les lèvres. Et même si les mots butent parfois, elle n’en reste pas moins très volubile. « Au début, j’avais plus peur de mal faire que du contact avec les clients. D’ailleurs, en caisse, ce sont souvent eux qui font attention à moi, pour me parler de face ».
« Ce degré d’écoute est important, pour les collègues aussi. Cela a instauré un autre état d’esprit, plus solidaire », constate Nathalie Thuillier, directeur des ressources humaines du site d’Arras.
Assimiler les salariés handicapés, la prise de conscience est déjà ancienne chez Auchan, et ne se limite pas au « quota » de 6 % demandé par la loi.
« Cela passe tout d’abord par les stages en entreprises, explique Didier Cortequisse qui anime au niveau national la politique d’intégration des handicapés. Nous en accueillons 120 par an, tout d’abord en alternance, puis en contrat de professionnalisation ».
Avant un éventuel contrat à durée indéterminé. À l’image des 2 200 salariés reconnus handicapés au sein d’Auchan (sur 48 000 salariés). Quatre-vingts pour cent travaillent à des postes d’employés en libre service (en rayon) ou comme hôtesse de caisse. Et en moyenne, ils ont déjà dix ans d’ancienneté dans l’entreprise.
Source : http://www.lavoixdunord.fr © – 13/10/2007 à Arras (France)