L’apprentissage de la langue des signes était interdit jusqu’en 1991. Incroyable ? Et pourtant. Le congrès de Milan, à la fin du XIXe siècle l’avait proscrite au bénéfice de l’oral : les sourds devaient apprendre à parler pour s’intégrer et prier.
Pendant plus d’un siècle donc, cette langue s’enseignait dans la clandestinité. Elle n’a donc jamais disparu.
Aujourd’hui, les choses ont heureusement bien changé mais peuvent encore s’améliorer. Hier matin, à La Providence, des jeunes gens malentendants légers ou lourds, recevaient des lycéens et collégiens dans des ateliers de langue des signes.
« J’arrive à me faire comprendre en faisant des mimes, explique Kaliadiatou, une sourde âgée de 17 ans. Mais je dois faire de gros efforts. Ce que j’aimerais · Apprendre à mieux parler. » La jeune est une optimiste. Elle poursuit une formation de vente en boulangerie sur Paris. La meilleure chose qui pourrait arriver, selon elle : « C’est que le langage des signes soit enseigné au collège, comme l’anglais ou les autres langues. »
Kalidiatou, sourde, a appris à des jeunes de son âge les mots de base de la langue des signes.