Le portail d'information sur les sourds et langue des signes
Winter Slide Festival Sourdline
Winter Slide Festival Sourdline
WinterSlide_SourdsNet
WinterSlide_SourdsNet
previous arrow
next arrow

La Miss et sa maman

La première Miss malentendante
« C’est pour Lauren, L.A.U.R.E.N, comme Lauren des Feux de l’amour ». Hélène « signe » à Sophie l’orthographe de l’autographe. « Moi, je parle le LPC, le langage parlé codé car Sophie est labiale, explique
Hélène. Je voulais absolument qu’elle parle et grâce à ce langage, j’appuie la parole par des gestes afin qu’elle distingue mieux les sons parfois difficiles à comprendre. »
Sophie est la première Miss malentendante jamais montée sur le podium. Elle souffre d’une surdité à 80 %, aujourd’hui sollicitée par moult télé et autres « présidentiables », elle est un symbole pour tous les malentendants et, plus largement, pour tous les handicapés de France.

Ils ont eu confiance en elle
Mais comment et pourquoi avoir concouru ? Hélène répond : « Notre entourage la trouvait super et nous conseillait de lui faire faire des castings. J’ai envoyé des photos au comité Miss Limousin. Ils l’ont trouvé et exceptionnelle. Là, il a fallu convaincre Sophie pendant plus de trois heures » Sophie acquiesce : « J’avais peur que l’on ne me comprenne pas ». Mais lorsqu’on lui a proposé un interprète, elle a cédé.
Même compréhension du côté du comité Miss France. « Ils ont eu confiance en elle. Madame de Fontenay a fait le déplacement jusqu’à Limoges avant les élections pour la rencontrer », se souvient Hélène.

Une lutte au quotidien
La suite, on la connaît. Sophie est remontée jusqu’au concours Miss France. Le plus difficile pour Sophie a été la chorégraphie. Forcément, elle n’entend pas la musique. « Je les suivais [les autres candidates] au début, mais elles se trompaient. J’ai du tout calculer dans ma tête. »
Aujourd’hui, Sophie enchaîne les interviews, télé, presse… Elle est bien entendu sollicitée sur le thème du handicap et de la différence.
C’est aussi une victoire pour Hélène : « Sophie a le sentiment de participer à l’évolution du handicap. » Un handicap et une reconnaissance du handicap pour lesquels elle s’est toujours mobilisée : « Un handicap est une lutte au quotidien. » D’abord confirmer le handicap, le premier médecin consulté lui avait dit que c’était elle qui avait des problèmes psy… « Puis, il a fallu ensuite accepter, j’ai culpabilisé… J’ai cherché et je cherche encore l’origine de la surdité de Sophie, j’ai été jusqu’aux Etats-Unis pour en savoir plus. »

Ma vie est faite de résumés
Ensuite, il y a eu fallu affronter le quotidien. Hélène a tout fait pour que Sophie suive une scolarité normale. « Il faut savoir que les sourds sont souvent des illettrés. L’apprentissage de la lecture, et donc de l’écriture, passent par l’audition ». Trop de phrases, trop de tournures leur sont inaccessibles.
« Sophie a tellement souffert de la télé, raconte Hélène, et moi aussi ! Cela a été le cirque à la maison pendant 15 ans. Je lui racontais ce qui se passait à l’écran, son père et sa sœur pestaient sans arrêt. Combien de fois j’ai appelé TF1 pour leur faire part des variations de sons et bien sûr, de l’absence de sous titres… »
« Ma vie est faite de résumés… » enchaîne Sophie. Les malentendants n’ont donc directement accès à aucune information. Celles-ci leur parviennent tronquées par le biais des interprètes et autres sous titres… Mais il faut expliquer cela, Sophie. Sophie soupire doucement : « Il y a tellement de choses à expliquer. Il faut y aller pas à pas ».

Tout est compliqué
Même parcours du combattant du côté de l’administratif… Difficulté à déchiffrer courriers et factures, problèmes au guichets : « Je voudrais qu’ils parlent le langage des signes au moins, comme le fait le Crédit agricole depuis peu » regrette Sophie. « Tout est compliqué, l’hôtel, les transports, les factures ».

Hélène raconte comment elle se mettait en colère lorsqu’on lui disait qu’elle avait de la chance parce que le handicap de Sophie n’était pas lourd : « C’est un handicap très lourd, mais qui ne se voit pas. Ce n’est pas parce qu’elle est belle et vive et qu’elle n’est pas dans un fauteuil roulant que son handicap n’est pas majeur. »

Il faut être riche pour vivre sourd
Sophie a été suivie à Hôpital Pellegrin de Bordeaux et par une équipe formidable, de l’ORL à l’orthophoniste. Elle a été appareillé vers 18 mois : « Là, elle s’est plantée devant un miroir en riant et en désignant ses oreilles. Je crois que le secret est que je l’ai pris comme elle était. Je n’ai jamais hésité à « signer » avec elle en public et du coup, personne ne nous a jamais rejeté. »
Sophie vient de monter une petite société avec sa sœur. Quant à savoir si elle peut-être autonome… « Ce n’est pas forcément facile. Sans compter qu’il faut être riche pour vivre sourd. Il faut un téléphone spécial, un réveil spécial, un veille bébé spécial si un jour elle a un enfants, sans parler de financer un interprète… »
A bon entendeur, salut…

Source : http://www.femmesplus.fr – 05/04/2007

Merci à Picto pour info

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ads Blocker Image Powered by Code Help Pro

Bloqueur de publicités détecté !!!

Nous avons détecté que vous utilisez des extensions pour bloquer les publicités. Veuillez nous soutenir en désactivant ce bloqueur de publicités.

Powered By
Best Wordpress Adblock Detecting Plugin | CHP Adblock