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Institut des jeunes sourds : une exposition et des retrouvailles

Avec le soutien de Jean-Pierre Chatelet, directeur de l’école Louis-Lechère de Chalon, la classe spécialisée de Chantal Martin accueille cette année cinq enfants sourds

Parce que ne pas entendre, c’est aussi ne pas comprendre, Chantal Martin a consacré sa carrière d’institutrice aux enfants sourds. Son objectif : communiquer, sa réussite : la différence acceptée.

Rémi, Tomy, Jamy, Florian et Mélissa regardent conscieusement Chantal Martin qui gesticule devant eux. Joliment, elle leur parle… mais avec les mains ; sagement, ils l’écoutent… mais avec les yeux. Âgés de 4 à 9 ans, ils sont tous les cinq en CLIS 2, ou plus clairement en classe d’intégration spécialisée en déficience auditive.
A l’école Louis-Lechère de Chalon, Chantal, institutrice, accueille depuis plus de vingt ans des enfants sourds de Saône-et-Loire, de maternelle et de primaire, pour leur offrir l’accès à la langue française. « La surdité est un lourd handicap, explique l’enseignante. Ce n’est pas seulement ne pas entendre, c’est aussi ne pas comprendre. Ici, les enfants participent à des activités spécifiques de communication orale et/ou écrite et sont également intégrés dans des classes « ordinaires » d’entendants. »
Les cours de l’institutrice se déroulent systématiquement dans la langue des signes, c’est-à-dire avec les mains dont les différents mouvements signifient autant de mots. Mais aussi dans le langage parlé complété (LPC), une technique de communication qui aide à la lecture labiale, permettant au sourd de distinguer des mots similaires sur les lèvres, comme « bateau » et « gâteau ».
« Il a fallu se battre pour faire accepter ces techniques à l’école. Avant, on voulait absolument faire parler les sourds. C’est comme si on avait interdit le braille aux aveugles… L’apprentissage de la langue des signes n’a été reconnu qu’en 1995. »
Choisie dans les années 80 pour sa situation géographique, l’école chalonnaise a connu jusqu’à trois classes spécialisées. Aujourd’hui, avec la détermination de son directeur Jean-Pierre Chatelet et soutenue par l’association Ferdinand-Berthier et des parents d’élèves, elle a en a conservé une qui accueille chaque année entre cinq et huit enfants sourds. En Saône-et-Loire, une deuxième structure a été mise en place, d’abord à Montceau-les-Mines, déplacée il y a deux ans à l’école Marie-Curie de Saint-Vallier. S’y ajoutent le collège Doisneau (ancienne Verrerie) à Chalon qui accueille des 6e déficients auditifs, et l’Unité pédagogique d’intégration (UPI) à Dijon, qui offre une scolarité spécifique jusqu’à la terminale.
« Dès le début de ma carrière, j’ai eu envie de travailler en éducation spécialisée, raconte la pétillante enseignante. C’est un travail et une approche des enfants différentes, on va plus au fond des choses. Je me suis d’abord occupée de déficients intellectuels à Buxy, puis, à la demande de l’inspecteur d’académie, j’ai accepté un nouveau poste, créé pour les enfants sourds. » Très vite, Chantal suivra une formation d’une année à Lyon, puis intègrera l’école chalonnaise.
Aujourd’hui, à quelques mois de la retraite, l’enseignante est sereine : « Une nouvelle institutrice a entrepris un stage pour prendre la suite. Je pars donc avec le sentiment d’avoir accompli une mission qui, heureusement, se poursuit. J’ai apporté mes connaissances aux enfants sourds, mais eux m’ont donné bien autant sur le plan relationnel, émotionnel. Je me rends compte que les mots sont moins importants que les gestes. Un geste, un regard ne trahissent jamais. Désormais, je vois le monde autrement… avec des yeux de sourde. »

Mélissa, 9 ans, en classe d’intégration spécialisée CE2

« C’est la troisième année que je suis à l’école Lechère, en classe d’intégration spécialisée. Moi qui aime lire, je trouve qu’ici c’est plus facile que dans une classe ordinaire, parce que Chantal explique bien les leçons. Elle a le temps de s’occuper de chacun d’entre nous. C’est vrai que lorsque je me retrouve en classe avec les enfants entendants, j’ai plus de difficultés à comprendre. »

Un article lu : Le Journal de Saône et Loire – 17/03/2004

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