En 2001, seulement 10 % des programmes des télévisions françaises étaient sous-titrés en faveur des quelque 6 millions de sourds et malentendants. La frustration est d’autant plus vive que nos voisins britanniques montrent qu’on peut faire mieux : entre la BBC et Channel 4, les sous-titrages concernent 74 à 76 % des programmes ! La « fracture auditive » française, soulignée par le rapport Charpillon remis au ministère de la Culture, a été d’autant plus choquante, cette année, qu’au moment de l’élection présidentielle très peu d’émissions politiques ont été sous-titrées.
Le rapport souligne notamment l’étrange disparité des obligations : France 3 se voit imposer un quota minimal de 500 heures sous-titrées, contre 1 000 heures pour France 2 et TF1. M6, largement profitable, bénéficie d’une exception (200 heures à compter de cette année). Aberration surprenante : Arte n’a aucune obligation. A noter, toutefois, que toutes font mieux que les minimaux légaux. TF1 (avec 1 816 heures) montre l’exemple.
Le prix est-il un obstacle ? Le coût moyen d’une heure de sous-titrage s’élève à 1 500 euros. Si bien que, pour rejoindre le niveau des Britanniques, l’ensemble des chaînes devrait consentir un effort de 59 millions d’euros.
Enfin, le sentiment d’injustice des malentendants tient aussi à la sévérité des critères d’exonération de la redevance audiovisuelle, estime le rapport. Son assouplissement obligerait l’Etat à sortir de sa poche quelque 247 millions d’euros. Prohibitif !
Source : lepoint.fr – 15/11/2002