MOSTÉPHA GANA, 56 ans, le sourd-muet interpellé à son domicile du Mée quelques heures après le meurtre en pleine rue d’une vieille dame, à Dammarie-les-Lys (voir notre édition d’hier) , aurait prémédité son geste.
C’est bien Suzanne Diot que Mostépha Gana attendait, vendredi en début d’après-midi, au pied de son
immeuble, allée de la Justice. Armé d’un fusil de chasse, il a froidement fait feu sur elle. Un seul coup en pleine poitrine. Mortel… Mais pourquoi cet homme marié, père de trois enfants et présenté comme sans histoire, a-t-il pu s’en prendre à une dame de 76 ans ? S’il a reconnu son geste, il n’a pu encore en fournir les raisons. Mostépha Gana est sourd-muet. Il ne connaît pas la langue des signes, ne sait ni lire ni écrire. C’est par l’intermédiaire d’un de ses proches que les enquêteurs tentent de reconstituer le scénario du drame.
« Il m’a fait signe que c’était entre elle et lui » Des certitudes émergent cependant : Mostépha Gana n’a pas cédé à un coup de folie, comme le prétend sa famille. Sinon, pourquoi serait-il venu de chez lui armé d’un fusil ? Pourquoi s’était-il rendu à plusieurs reprises les jours précédents chez Thérèse, la meilleure amie de Suzanne, comme le prétend un témoin ? Ce même témoin avec lequel il buvait tranquillement une bière sur le trottoir, deux minutes avant d’aborder et d’abattre sa victime… « Après son meurtre, nos regards se sont croisés, il m’a fait signe de la main que cette histoire était entre elle et lui », rapporte encore le témoin. Mais quelle rancune l’assassin nourrissait-il envers la septuagénaire ? Elle n’a rien à voir avec l’argent, comme le supposaient certains habitants du quartier, mais viendrait d’un traumatisme subi par Gana il y a une vingtaine d’années. Une vexation ou une agression dont il aurait été victime et dont Suzanne Diot pourrait avoir été témoin ou responsable. Rien ne permet d’étayer exactement la nature du différend. Poursuivi pour assassinat, Mostépha Gana reste écroué à la prison de Fleury-Mérogis.
10/09/2001 à Dammarie-les-Lys (France)