Dans une situation économique difficile, le travailleur handicapé a, plus que tout autre, des difficultés à trouver un emploi. Des équipes spécialisée dans ce domaine ont été mises en place dans toute la Normandie. A Alençon, l’EPSR (équipe de préparation de suite du reclassement) fonctionne depuis un an déjà et ne manque pas de travail…
« Quand nous parlons handicap, les entreprises comprennent incapacité d’où un gros travail d’information et de sensibilisation à réaliser pour donner une image positive de la personne handicapée. » Michel Chabroux est devenu directeur de l’EPSR (équipe de préparation et de suite du reclassement) de l’Orne, lors de sa création en septembre 1992. A l’époque, son équipe partait dans l’inconnu. Aujourd’hui, elle suit une centaine de dossiers : « Notre objectif ? Aider les handicapés à construire et à réussir leur insertion professionnelle. Il nous faut donc mobiliser les chefs d’entreprises. » Cibles privilégiées, les petites structures économiques : « L’accueil et les possibilités d’emploi y sont souvent plus intéressants. » Aucune loi ne les oblige pourtant à le faire contrairement aux entreprises de plus de 20 salariés qui, depuis juillet 1987, sont contraintes d’employer 6 % d’handicapés sous forme d’embauche, de prestations de services (travail protégé) ou de contrats d’objectifs de branche professionnelle. A défaut, elles versent une contribution à l’AGEFIPH (association de gestion du fonds insertion pour les personnes handicapées).
A chaque cas ses solutions
Mais même l’entreprise trouvée, tout n’est pas résolu. Exemple au restaurant « Le Saint-Germain », à la Hutte. Sylvie et Jean-Claude Marchand ont embauché, le 1er septembre dernier, Mickaël Foucher, un sourd profond alençonnais de 21 ans, par le biais d’un CRE (contrat de retour à l’emploi). Tous trois se heurtent aujourd’hui à de sérieux problèmes de communication : « En cuisine, les commandes se font oralement et Mickaël n’entendant pas, il perd beaucoup de temps à comprendre. » Danger de ce genre de situation, que les employeurs se fatiguent ou que la personne handicapée se sente exclue. Avant d’en arriver là, l’EPSR a réagi en faisant intervenir Philippe Provost, formateur spécialisé au SAEP (service accompagnement éducatif et professionnel) du CROP (centre de rééducation de l’ouie et de la parole) de Bretteville-sur-Odon : « Nous analysons les besoins, ce qui peut être fait et ce qui ne peut l’être et nous proposons une solution. » Dans le cas de Mickaël, un système de code gestuel va être mis en place et résoudre ainsi le manque de communication. Mais cela ne se passe pas aussi bien à chaque fois : « Chaque cas est particulier, la grande difficulté consistant à ne pas considérer l’handicapé comme une personne anormale tout en tenant compte de son handicap. » Christine ALLIX.
L’EPSR intervient avant et surtout pendant l’insertion professionnelle.
Source : www.ouest-france.fr © 20 Novembre 1993