Des clés pour aider les seniors à éviter les pièges
A l’initiative du CHU et d’Itinéraire santé, des seniors et des sourds ont assisté à une rencontre pour les aider à faire face à certaines malversations.
La vulnérabilité n’attend pas le nombre des années. C’est en substance ce que la médecin/gériatre Anne-Sophie Delelis a formulé lors de l’ouverture d’une rencontre (1) proposée jeudi, aux Trois-Cités, aux seniors, à leurs proches et aux personnes sourdes ou malentendantes dans le cadre d’un atelier « prévention bien vieillir » sur le thème « Vulnérabilité des personnes âgées et prévention des escroqueries ».
Selon la gériatre comme les co-animateurs (2), la vulnérabilité doit d’abord est comprise après une prise de conscience et acceptée afin de pouvoir alerter, porter plainte ou s’adresser à son entourage pour éviter d’être face à des situations de danger ou des escroqueries.
De nouveaux types d’infraction et d’escroquerie avec Internet
Les intervenants ont listé un grand nombre de causes pouvant amener la personne à devenir vulnérable : l’isolement social et familial, la dépendance physique, des difficultés à se mouvoir, l’absence d’informations ou connaissances sur un sujet donné (pour exemple, l’implantation de panneaux solaires sur une maison) et enfin les troubles de la mémoire.
Le référent « sécurité et chef d’unité » au bureau de police des Trois-Cités Donald Dupont s’est voulu à la fois prévenant et explicite. « Je ne stigmatise personne mais une aide à domicile, des membres de la famille peuvent au même titre qu’un faux policier ou un faux agent d’EDF ou un plombier voler ou tenter de soustraire de l’argent à une personne isolée. Et puis, il y a de nouveaux types d’infraction et d’escroquerie avec Internet : de fausses invitations à des obsèques, des arnaques à la loterie, aux sentiments ou aux grands-parents qui reçoivent un coup de téléphone d’un faux petit-enfant en difficulté. En répondant à ces mails, les données personnelles peuvent être ponctionnées. »
Dans la salle, les interventions ont été nombreuses. Un monsieur raconte avoir été confronté à un couple menaçant alors qu’il était assis tranquillement sur un banc. Pour les faire fuir, il a sorti de sa poche un couteau (arme blanche qu’il n’est pas autorisé de porter sur soi) ; deux personnes sourdes expliquent les difficultés récurrentes à se faire comprendre lors d’une agression et les lenteurs du 114 (équivalent du 17 pour les personnes sourdes) ; une autre dame confie qu’elle vivait avec un policier qui lui a extorqué 43.500 euros avec la complicité d’une banquière… Autant d’exemples qui ont fait réagir Donald Dupont. Dans tous les cas, suggérait-il, il faut se rapprocher, même après les faits, de la police ou de la gendarmerie et surtout en parler à des proches.
(1) Cette rencontre, mise en place par l’Espace informations seniors du pôle gériatrie du CHU de Poitiers et le réseau Itinéraire santé, s’est déroulée dans la salle conviviale de la résidence intergénérationnelle des Trois-Cités. Fernande Cormier, présidente de l’association de gestion du Centre de santé des Trois-Cités a également présenté la Maison de la prévention. (2) Anne Mendes (gestionnaire de cas pour le compte d’Itinéraire santé), Frédéric Huot de Saint-Albin (président de l’association Mission habitat),
> Espace informations seniors au CHU de Poitiers : 05.49.44.34.40. Itinéraire santé : 05.49.30.80.70.