Devant le CHU de Limoges, environ 25 personnes ont manifesté, cet après-midi, pour réclamer l’ouverture d’une unité d’accueil et de soins pour patients sourds dans l’établissement.
« Le budget est là mais les sommes allouées voilà six mois ne sont toujours pas utilisées et le dossier n’avance pas, proteste Céline Remplon, responsable administrative de la Maison des sourds de la Haute-Vienne. On souhaite simplement être soignés comme les autres. »
Des structures créées en 2000
Comment se faire comprendre sans interprète, sans personnel soignant bilingue en langue des signes ? « Une nuit, j’ai eu un accident et mon genou s’est déboîté », explique Alexie Faure, devenue sourde à l’âge de deux, aujourd’hui formatrice en langue des signes. « A l’hôpital, je ne pouvais pas communiquer verbalement. Ma chance c’est de savoir écrire et d’avoir pu m’exprimer ainsi. Mais c’est compliqué, notamment pour les sourds qui ne maîtrisent pas la lecture labiale. C’est toujours à nous de nous adapter. »
On souhaite simplement être soignés comme les autres.
Créées officiellement en 2000, les unités d’accueil et de soins pour patients sourds sont autour de quinze en France. Elles sont normalement composées de cinq personnes, selon Alexie Faure : « un médecin, une infirmière et une personne chargée de l’accueil et du secrétariat tous formés à la langue des signes, un interprète diplômé, un médiateur sourd ».
Une rencontre avec la direction début janvier
Une circulaire de mai 2016 a alloué 1,07 million d’euros à répartir entre cinq centres hospitaliers dont Limoges, Lyon, Annecy et Chambéry pour créer ces unités.
Cette mobilisation a-t-elle fait accélérer les choses ? Le CHU de Limoges a en tout cas fait savoir que le dossier avait été déposé et validé par l’agence régionale de santé (ARS) et qu’une rencontre était fixée entre les représentants des personnes sourdes et malentendantes et la direction début janvier.