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114 : le numéro d’urgence qui répond aux sourds

Les personnes sourdes et malentendantes ont désormais leur numéro d’urgence : le 114. Des réunions d’information sont actuellement organisées en Alsace.

L’accessibilité, ce n’est pas seulement un problème d’escalier à franchir : c’est aussi l’accès à des services publics tels que les numéros d’urgence. Et ce, même si l’on n’est pas en mesure de parler et/ou d’entendre. Cette notion élargie de l’accessibilité était incluse dans la loi sur le handicap de 2005 ; elle a été précisée dans un décret de 2008 et elle se concrétise aujourd’hui avec la mise en place du 114.

Ce numéro d’urgence pour les sourds et malentendants (environ 4 millions de personnes en France) est opérationnel depuis le 14 septembre, gratuit et ouvert 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Pour l’instant, il fonctionne uniquement par fax et SMS. « En 2013, on complétera le système avec l’utilisation des webcams ou des courriels », précise le Dr Jean Dagron, responsable d’une équipe qui sillonne actuellement la France pour présenter la procédure aux publics concernés. Cette équipe était hier, à Strasbourg, et sera ce matin, à Mulhouse (à la Maison des Associations de la rue de Soultz).

Le 114 regroupe les trois numéros classiques : 15 (Samu), 17 (police, gendarmerie) et 18 (pompiers). L’appel est reçu par une équipe basée à Grenoble, qui traite l’information et la répercute vers le service d’urgence le plus approprié et le plus proche des faits.

Mais lorsque l’on se noie ou que l’on étouffe, est-il vraiment concevable de préconiser l’envoi d’un fax ou un SMS ? Dans le cas du SMS, les formateurs conseillent de stocker dans son téléphone un message brouillon contenant les infos de base (nom, âge, adresse, éventuellement une indication médicale) et de se contenter d’y rajouter quelques mots au moment fatidique. « Ne vous souciez ni de l’orthographe, ni de la syntaxe ! », insistait hier, en langue des signes, l’un des intervenants au public strasbourgeois…

À Grenoble, l’appel est réceptionné par un binôme sourd-entendant, qui renvoie éventuellement des messages brefs pour obtenir des renseignements complémentaires. Si l’on utilise le fax, on peut télécharger sur internet (adresse ci-dessous) des formulaires pré-rédigés, où il suffit de cocher la bonne situation. Le but des réunions actuelles est non seulement d’informer, mais aussi d’affiner avec les personnes sourdes et malentendantes les modalités de ces échanges, afin de gagner en vitesse et efficacité.

« La personne sourde n’est pas forcément la victime, elle peut aussi être le témoin, rappelle le Dr Dagron. Et comme vous et moi, elle a le droit d’appeler à l’aide pour les autres. » Roberto ajoute, avec l’aide d’une interprète : « On réclamait ce numéro depuis longtemps car on veut être à égalité avec les entendants… »

SURFER www.handicap.gouv.fr/114

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