Pour Monsieur Prix, l’achat centralisé d’appareils acoustiques pourrait faire baisser les prix, trop élevés en Suisse
Le 1er juillet prochain, le système de remboursement des appareils pour sourds va changer. La plupart des malentendants recevront directement un forfait, libre ensuite à eux de choisir leur prothèse, en Suisse ou à l’étranger. Cette modification, qui permettra à l’AI et à l’AVS d’économiser 30 millions de francs, devrait mieux faire jouer la concurrence. Mais dans un premier temps, elle sera surtout synonyme de coup d’assommoir pour les personnes concernées.
La situation n’inquiète pas qu’elles. Monsieur Prix jetait hier un pavé dans la mare. Pour lui, l’achat d’un appareil auditif nécessite une relation de confiance. L’utilisateur n’a pas vraiment la possibilité de comparer les systèmes et doit s’en remettre au conseil du spécialiste qui peut facilement l’orienter vers l’appareil le plus coûteux.
Le surveillant des prix suggère ainsi que la Suisse prenne exemple sur ce qui se fait en Grande-Bretagne ou en Norvège. Dans ces pays, l’Etat centralise l’achat des prothèses auditives. Les comparaisons menées par ses services sont sans appel: les tarifs sont nettement plus bas qu’en Suisse. La différence est minime (–5%) pour les appareils les plus simples (niveau d’indication 1). Mais les écarts se creusent rapidement. Les modèles les plus sophistiqués (niveau d’indication 4) coûtent 5 fois moins cher aux Etats-Unis et trois fois moins cher en Norvège. L’étude relève aussi que les audioprothésistes répercutent rarement les rabais qu’ils obtiennent des fabricants sur le prix catalogue. Les clients paient plein tarif.
«Avec cette étude, nous avons maintenant un point de départ fiable pour mesurer l’évolution des prix et voir si réellement les tarifs baissent», explique Stefan Meierhans. Le surveillant des prix souligne: «Nous voulons la meilleure qualité au meilleur prix. Je suis très sceptique quant à la réussite du modèle choisi. Lorsqu’on voit les écarts de prix qui existent par rapport à l’étranger, on peut se demander si on n’aurait pas pu faire des économies ailleurs, sans pénaliser les personnes malentendantes.» Stephan Meierhans rappelle en outre que le système actuel restera en vigueur pour les assurés de moins de 18 ans.
Les achats centralisés sont-ils pour autant la bonne solution? Chargée de projet à Forom écoute, la fondation romande des malentendants, Anne Graffi est sceptique. «En Grande-Bretagne, les gens doivent souvent attendre des mois avant d’être appareillés. Il y a aussi un risque de voir la qualité baisser, avec l’achat d’appareils bas de gamme.»
Source : http://www.tdg.ch © 17 Juin 2011 à Suisse
beaucoup de sourds ont renonçaient a l’appareillage trop cher