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Des signes pour briser le silence

De Rennes et du Finistère, de La Baule ou même de Toulouse… ils étaient venus de partout. Près de 200 personnes ont participé, samedi, à la Journée mondiale des sourds. Un rassemblement qui sonnait comme un cri d’alarme… Défilant dans les rues de Lorient, un groupe de 200 personnes marche dans le plus grand silence. Sur leur passage, les paroles s’envolent, les bruits s’éteignent. Déstabilisant. Une voiture s’arrête à proximité d’un groupe. Une femme lève alors les bras et explique, à l’aide de la langue des signes, et avec l’appui d’un interprète, de quoi il en retourne. « Aujourd’hui (samedi) est la Journée mondiale des sourds, partout dans le monde. Et en Bretagne, c’est à Lorient que ça se passe, à l’initiative de l’association Sourds de Bretagne ». Peu avant 16 h, un attroupement vient camper devant les bancs de la place Aristide-Briand.

Samedi, vers 16 h, sur la place Aristide-Briand, une jeune femme a fait un discours en langage des signes.

Discours silencieux
Une jeune femme « prend la parole » pour un discours sans mot ni exclamation. On cherche à saisir la teneur de ses propos. Visages souriants, puis soudain fermés. Mains ouvertes qui s’agitent. Puis salves d’applaudissements. Descendant de son estrade improvisée, Véronique Bouilhac laisse encore parler ses mains. À ses côtés, Pulcherie Amiot, qui maîtrise la langue des signes, vient à notre secours. « Cette journée a pour objectif de rappeler au monde pourquoi les malentendants se sentent délaissés par la société. Ils ont une langue, la langue des signes, qui n’est apprise quasiment nulle part »… À l’exception notable d’un lycée hennebontais. Délaissés, voire ignorés par les administrations et le monde du travail, les sourds veulent se faire entendre…

Mur de silence
« Il y a environ 4.000 sourds en Bretagne, mais très peu d’interprètes. La plupart vont travailler à Paris. Les administrations ne font rien pour proposer un apprentissage de la langue des signes. Pire : être malentendant représente un handicap souvent insurmontable pour les employeurs qui préfèrent ne pas en embaucher ». Véronique Bouilhac est mère de deux enfants – « entendants » précise-t-elle – et soutient son mari, sourd comme elle, et qui a bien du mal à se faire comprendre dans son travail. « Aucun de ses collègues ne maîtrise la langue des signes. Alors, pour s’exprimer, il « mime » les situations ». Une situation qui l’isole dans son emploi. Un exemple tristement banal pour les malentendants, abandonnés dans leur monde de silence… par presque tout le monde. Presque : Pulcherie Amiot, qui travaille dans une école, a insisté pour apprendre la langue des signes et passer les douze niveaux, quand cette formation paraissait injustifiée aux yeux de son administration. « Je me suis battue pour continuer. Aucun des enfants avec qui je travaille n’était malentendant, mais je voulais poursuivre ». Aujourd’hui, Pulcherie Amiot fait l’interface entre ces hommes et ces femmes et un monde qui continue à les ignorer.

Source : http://www.letelegramme.com © 29 Septembre 2008 à Lorient (France)

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