Vendredi, Le Télégramme a rencontré les premiers stagiaires de la nouvelle formation en langue des signes, proposée au grand public par le Centre Jacques Cartier. Cette école implantée aux Villages est spécialisée dans les formations professionnelles pour jeunes sourds.
Ce stage d’une semaine par mois, s’est conclu vendredi. Les séances étaient animées par Alain Cahu, lui-même sourd, formateur et pionnier dans cet enseignement depuis 82. Il assiste, par ses conseils et ses réflexions, de nombreux professionnels de la sécurité.
Une langue subtile
Ces premiers stagiaires sont issus d’horizons divers, maman, prof, éducateur, etc. Par exemple, Nathalie, mère de deux jeunes enfants qui ne souffrent d’aucun problème de surdité. « J’ai envie d’accueillir à la maison de jeunes sourds, pendant les vacances scolaires. Ma fille et mon garçon, âgés de trois et sept ans, m’y ont encouragée. Jusqu’alors, ils ignoraient que des enfants de leur âge ne pouvaient entendre. Régulièrement, on s’entraîne tous les trois à parler avec les mains». Et Nolwenn, éducatrice remplaçante, d’enchaîner, «avant ce stage, je me débrouillais avec mes élèves par le mime (…)». Samuel (éducateur) a assimilé du vocabulaire toute la semaine, mais il a aussi compris que la LSF se base surtout sur l’image et l’expression du visage. Ce dont se réjouissent Françoise et Patricia, profs à l’école Sainte-Marie de la Ville-Hellio, qui accueille depuis la rentrée 17 jeunes sourds âgés de 5 à 14 ans. «La LSF est très subtile. A une position précise des doigts correspond un mot. Gare aux imprécisions. Nous pouvons déjà communiquer avec nos petits élèves qui sont ravis de nous apprendre à leur tour leur langue», ajoutent les deux profs. Renseignements, au 02.96.01.51.62, chez Isidore Moisan ou Dominique Le Meur, cadres socio-éducatifs au Centre Jacques Cartier.
Source : http://www.letelegramme.com © 13 Novembre 2000 à Saint-Brieuc